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L’impact de la CSRD sur les PME

CSRD : un défi majeur pour les PME et une opportunité pour les directions RSE externalisées

Le 6 décembre 2023, la France a marqué un tournant en devenant le premier pays de l’Union européenne à intégrer la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) dans son droit national. Cette réglementation ambitieuse impose aux entreprises de communiquer sur leurs performances environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), révolutionnant ainsi le reporting extra-financier. Si les grandes entreprises cotées seront les premières à devoir s’y conformer dès janvier 2025, les PME et autres structures non cotées devront suivre progressivement, posant de nouveaux défis, mais aussi de nouvelles opportunités, notamment pour les solutions de direction RSE externalisée.

Un calendrier progressif mais exigeant

La mise en œuvre de la directive CSRD s’étalera sur plusieurs années, selon la taille et le statut des entreprises :

  • 2025 : Les grandes entreprises cotées de plus de 500 employés devront rapporter leurs données ESG pour l’année 2024.
  • 2026 : Les grandes entreprises non cotées répondant à deux critères (un chiffre d’affaires supérieur à 40 millions d’euros et un bilan d’actifs dépassant 20 millions d’euros) entreront dans le cadre.
  • 2027-2028 : Ce sera au tour des PME cotées et des entreprises réalisant plus de 150 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Ce calendrier donne aux PME un délai supplémentaire, mais il ne doit pas les inciter à procrastiner. La complexité du dispositif nécessite une anticipation rigoureuse, en particulier pour celles qui ne disposent pas encore de ressources internes dédiées à la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises).

Une norme fondée sur la double matérialité

Le concept de double matérialité est le socle de la directive CSRD. Il impose aux entreprises de mesurer et de publier leurs impacts ESG sous deux angles :

  1. Matérialité financière : Comment les enjeux ESG affectent la performance économique de l’entreprise.
  2. Matérialité environnementale et sociale : Comment les activités de l’entreprise influencent l’environnement et les parties prenantes.

Cette approche oblige les organisations à effectuer une analyse approfondie de leurs activités, en identifiant les thématiques clés où leurs impacts sont significatifs. Pour les PME, souvent dépourvues d’équipes internes spécialisées, cette analyse peut représenter un casse-tête. C’est ici que le recours à une direction RSE externalisée peut devenir une solution stratégique.

Les enjeux spécifiques pour les PME

Si les grandes entreprises ont souvent des départements RSE bien structurés, les PME se retrouvent face à des défis spécifiques :

  • Manque de ressources internes : Peu d’entre elles disposent de l’expertise ou des outils nécessaires pour répondre aux exigences de la CSRD.
  • Volume de données à traiter : Environ 300 à 500 indicateurs ESG devront être collectés et reportés, avec une majorité de données qualitatives.
  • Coûts liés à la mise en conformité : Les estimations de budget pour automatiser la collecte des données varient entre 20 000 et 100 000 euros.

Malgré ces obstacles, les PME peuvent transformer cette contrainte réglementaire en une opportunité pour se démarquer sur leur marché. En adoptant une approche proactive et en s’appuyant sur des partenaires experts en direction RSE externalisée, elles pourront structurer efficacement leur démarche de durabilité tout en maîtrisant leurs coûts.

L’atout des directions RSE externalisées

Pour les PME, externaliser la gestion de leur RSE constitue une réponse adaptée à la complexité de la CSRD. Une direction RSE externalisée peut offrir plusieurs avantages :

  1. Expertise immédiate : Les cabinets spécialisés maîtrisent les normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards) et peuvent accompagner les entreprises dans leur analyse de matérialité.
  2. Optimisation des ressources : Plutôt que de recruter et former un personnel dédié, l’externalisation permet de bénéficier d’un accompagnement clé en main.
  3. Outils adaptés : Ces prestataires disposent souvent de solutions technologiques avancées pour automatiser la collecte et le reporting des données ESG.
  4. Conformité assurée : En déléguant la gestion RSE à des experts, les entreprises réduisent les risques de non-conformité.

Automatisation et outils technologiques

Un des défis majeurs de la CSRD pour les PME réside dans le volume et la qualité des données à collecter. Pour y répondre, l’automatisation est un levier incontournable. De nombreux logiciels spécialisés se positionnent déjà sur ce marché, tels que Tennaxia, Sweep, Novisto ou Greenly. Ces solutions permettent de centraliser les données ESG, de les tracer et de générer des rapports conformes aux exigences européennes.

Pour les PME, investir dans de tels outils peut sembler coûteux. Cependant, cette dépense doit être perçue comme un investissement stratégique pour répondre aux attentes croissantes des investisseurs, des clients et des talents. Là encore, une direction RSE externalisée peut aider à sélectionner et intégrer ces outils tout en assurant leur bon usage.

La CSRD : un levier de compétitivité

Au-delà de la contrainte réglementaire, la CSRD ouvre des opportunités stratégiques :

  • Renforcer l’attractivité : La transparence sur les enjeux ESG devient un critère décisif pour attirer et fidéliser les talents, en particulier auprès des jeunes générations sensibles à la durabilité.
  • Gagner la confiance des investisseurs : Les fonds d’investissement intègrent de plus en plus des critères ESG dans leurs décisions.
  • Se différencier sur le marché : Une communication claire et crédible sur la durabilité peut devenir un avantage concurrentiel, notamment pour les PME.

Matthieu Deville Cavellin, expert chez Argon&co, souligne que « la durabilité deviendra un facteur clé de compétitivité ». Cette réalité pousse les entreprises à dépasser la simple conformité pour adopter une démarche proactive et transformative.

Comment anticiper efficacement ?

Face à l’ampleur des transformations à venir, voici quelques étapes clés pour préparer votre entreprise à la CSRD :

  1. Réaliser une analyse de matérialité : Identifiez vos impacts ESG prioritaires en impliquant vos parties prenantes.
  2. Structurer la gouvernance RSE : Que ce soit en interne ou via une direction RSE externalisée, définissez clairement les rôles et responsabilités.
  3. Mettre en place des outils adaptés : Investissez dans des solutions logicielles pour automatiser la collecte et le reporting des données.
  4. Communiquer en toute transparence : Intégrez vos actions RSE dans votre stratégie de communication pour valoriser votre engagement auprès de vos parties prenantes.

La directive CSRD constitue une évolution majeure qui transformera en profondeur la manière dont les entreprises, y compris les PME, envisagent leur responsabilité sociétale. Si cette réglementation peut paraître contraignante, elle offre également une occasion unique de renforcer sa compétitivité et sa résilience. Pour relever ce défi, les entreprises ont tout intérêt à miser sur l’externalisation de leur direction RSE, un levier stratégique pour allier expertise, efficacité et conformité.

Ainsi, en se préparant dès maintenant, les PME pourront non seulement s’adapter à la CSRD mais aussi se positionner comme des acteurs de référence dans leur secteur en matière de durabilité.